Connectez-vous S'inscrire
https://www.energiemineafrique.com/
ecofinance.sn
Facebook
Twitter
Média de veille et d'alerte sur les questions de gouvernance, de transparence et de redevabilité des ressources extractives au Sénégal et en Afrique.
Votre boussole stratégique pour l'énergie et les mines en Afrique



Gaz naturel au Sénégal : une nouvelle alerte qui bouscule la transition énergétique


Rédigé le 7 Juillet 2025 à 12:19 | 0 commentaire(s) modifié le 9 Juillet 2025 - 17:09

Massamba Ndakhté Gaye
Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations... En savoir plus sur cet auteur

(Equonet Energies – Dakar) : Une nouvelle étude met en garde contre l'utilisation du gaz naturel dans la transition énergétique, arguant qu'elle pourrait paradoxalement accroître les émissions de gaz à effet de serre à long terme.


Au Sénégal, l’actualité du secteur énergétique est dominée par la transition des fossiles aux renouvelables. La principale raison de cette mutation attendue est de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre (GES) issues des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz), sources de pollution environnementale nuisible à la santé humaine, à la faune aquatique (halieutique), à la flore et au climat.

Pour ces raisons impérieuses, cette transition énergétique mérite d'être soutenue afin qu'elle soit juste et durable, bénéficiant ainsi aux populations vulnérables, comme le préconisent les décideurs politiques et les organisations non étatiques.

Mais attention : l'émergence d'une nouvelle perspective, celle de David S. Lobel, professeur en commerce et développement durable et professeur d'économie politique à l'Université de Stanford, incite à une réflexion approfondie. Son article à paraître, intitulé 'Le piège du gaz naturel', annonce une vision contrastée.

Tel que rapporté hier dans le Financial Times, l'auteur y démontre que « le passage au gaz réduit les émissions à court terme mais les augmente à long terme. » Il avance la raison suivante :

« A court terme, le gaz supplantera le charbon. Le développement de la capacité de production d'énergie à partir d'énergies renouvelables prend du temps. Ainsi, pour toute capacité de production d'énergies renouvelables donnée, il est tentant d'augmenter la production de gaz pour remplacer le charbon, compte tenu des préoccupations urgentes liées au changement climatique.

« Mais la conséquence à long terme est une augmentation des émissions, et non une diminution. Les investissements dans les énergies renouvelables diminueront dès que l'on anticipera que le gaz supplantera le charbon. L'augmentation de la production de gaz naturel réduit notre volonté de payer pour des sources d'énergie supplémentaires, ce qui fait baisser les prix des énergies renouvelables et d'autres secteurs énergétiques.

« Ainsi, la stratégie à court terme, bien intentionnée, visant à concurrencer le charbon se retourne contre elle. En fin de compte, elle est contre-productive. »

Ces propos résonnent comme une alerte sérieuse qu'il serait judicieux de prendre en considération dans la stratégie de transition énergétique du Sénégal, laquelle prévoit une montée en puissance de 40 % pour les énergies renouvelables et de 60 % pour le gaz naturel d'ici 2030.

Une nouvelle réflexion stratégique s'impose donc pour évaluer comment intégrer cette dimension cruciale et éviter le 'piège du gaz' que décrit Lobel. Cette perspective ne manquera pas de susciter l'intérêt des acteurs du secteur et de relancer le débat sur l'avenir énergétique du Sénégal.



Actualité | EcoFinance | Finance | Technologie | Contenu local | Environnement | Contribution | Donneurs | Conseil des Ministres | Nominations | Mines-Hydrocarbures | Energies