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🛡️ Résilience institutionnelle et diplomatie financière : le GIABA face aux défis de la criminalité transnationale en Afrique de l’Ouest


Rédigé le 26 Août 2025 à 13:32 | 0 commentaire(s) modifié le 26 Août 2025 - 15:14

Massamba Ndakhté Gaye
Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations... En savoir plus sur cet auteur

EMA – Dakar, 26 août 2025 - À travers l’avant-propos du Directeur général du GIABA, Edwin W. Harris Jr, se dessine une posture stratégique.


Dans un contexte régional marqué par des tensions politiques, des flux financiers illicites et des pressions internationales croissantes, le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) a présenté son rapport annuel 2024.

À travers l’avant-propos du Directeur Général, M. Edwin W. Harris Jr, se dessine une posture stratégique : celle d’une institution résiliente, mobilisée et diplomatiquement active pour défendre la stabilité économique de l’espace CEDEAO.
 

🔍 Une année de défis transformés en opportunités
L’année 2024 n’a pas été de tout repos pour le GIABA. Entre le retrait annoncé du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, la montée des risques liés aux actifs virtuels et aux flux transfrontaliers, et les exigences renforcées du GAFI, l’institution a dû naviguer dans un environnement complexe. Pourtant, comme le souligne M. Harris Jr, « nous n’avons pas permis aux défis de nous définir ». Le GIABA a su transformer ces contraintes en leviers d’action, consolidant ses mécanismes d’évaluation, de formation et de plaidoyer.
 

📊 Le GIABA, catalyseur de conformité régionale
Parmi les faits marquants de l’année, l’achèvement du second cycle des évaluations mutuelles constitue une étape décisive. Ce processus, entamé en 2016, a permis d’évaluer la conformité des États membres aux normes internationales de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Le rapport souligne une amélioration globale des dispositifs nationaux, avec des progrès notables en matière de conformité technique et d’efficacité opérationnelle.

La sortie du Sénégal de la Liste grise du GAFI est saluée comme un succès diplomatique et technique, illustrant l’impact des réformes soutenues par le GIABA. D’autres États, comme le Mali et le Burkina Faso, sont en voie d’achèvement de leurs plans d’action.
 

🤝 Coopération et diplomatie technique
Face au risque de désengagement des pays du Sahel, le GIABA a mené des missions de plaidoyer de haut niveau pour garantir leur maintien dans le dispositif régional, même en dehors de la CEDEAO. Une adhésion provisoire de six mois a été proposée pour faciliter la transition et préserver les acquis en matière de LBC/FT.

Par ailleurs, le GIABA a renforcé ses partenariats avec le GAFI, l’ONUDC, le GABAC et les agences de développement, tout en intensifiant les formations techniques pour les évaluateurs et les responsables nationaux.
 

🧩 Gouvernance interne et capital humain
Le rapport met en lumière la réorganisation du secrétariat du GIABA, avec le recrutement de personnel qualifié pour faire face aux exigences du troisième cycle des évaluations mutuelles, prévu à partir de 2026. L’institution affirme que « le personnel constitue la ressource la plus importante et la plus indispensable », soulignant l’importance de la diversité, de la sensibilité culturelle et du perfectionnement continu.
 

🌍 Vision régionale et appel à l’action
Au-delà des chiffres et des procédures, le GIABA réaffirme sa mission : protéger les économies nationales contre les crimes financiers et contribuer à la sécurité régionale. Dans un appel vibrant, M. Harris Jr exhorte les parties prenantes à ne pas rester silencieuses : « À la fin, nous nous souviendrons non pas des paroles de nos ennemis, mais du silence de nos amis. »

Ce plaidoyer s’adresse autant aux États qu’aux citoyens, aux partenaires techniques qu’aux médias, pour que la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme soit une cause partagée.
 

📌 Perspectives pour 2025
Le GIABA prévoit :
  • Le lancement du Troisième Cycle des Évaluations Mutuelles
  • L’intégration des pays du Sahel dans une nouvelle configuration régionale
  • Le renforcement des mécanismes de transparence, notamment sur les bénéficiaires effectifs
  • La consolidation des plateformes de coordination nationale



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