Gaz, énergie, mines : les paris budgétaires du Sénégal pour transformer son économie


Rédigé le 27 Octobre 2025 à 12:23 | 0 commentaire(s) modifié le 29 Octobre 2025 11:38

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

EMA - Le projet de loi de finances 2026 du Sénégal trace l'ambition d’une transformation systémique, portée par le gaz domestique, l’accès universel à l’énergie et une nouvelle approche des ressources minières. Mais...


Le projet de loi de finances 2026 du Sénégal ne se contente pas de répartir les chiffres. Il trace une ambition : celle d’une transformation systémique, portée par le gaz domestique, l’accès universel à l’énergie et une nouvelle approche des ressources minières. Mais derrière les promesses, quels leviers concrets sont mobilisés ? Et surtout, quels risques persistent ?

Gaz sénégalais : entre promesse industrielle et dépendance technologique

Le gouvernement mise sur le gaz pour électrifier, industrialiser, et réduire sa facture énergétique. La stratégie « Gas to Power » et « Gas to Industry » s’incarne dans la conversion des centrales thermiques et le développement du réseau gazier.

La valorisation locale du gaz devient un pilier budgétaire. Mais à quel coût ?

Énergie : compétitivité nationale à travers le kilowattheure

L’accès universel à une énergie durable et abordable est présenté comme un facteur de compétitivité. Ce glissement narratif — de l’énergie comme droit à l’énergie comme levier économique — marque une inflexion stratégique.

L’énergie devient un outil de performance nationale, pas seulement un service public.

Mines : transformer plus pour capter la valeur

Le texte budgétaire insiste sur la transformation locale des ressources minérales. Objectif : créer un effet d’entraînement industriel et maximiser les retombées économiques. Mais sans mécanismes clairs, la promesse pourrait rester théorique.

La souveraineté minière passe par la chaîne de valeur. Encore faut-il la structurer.

Gouvernance : attractivité et contrôle, une tension assumée

Le renforcement de la gouvernance et l’attractivité des secteurs extractifs sont posés comme deux piliers complémentaires. Mais l’équilibre entre transparence, contrôle et ouverture reste fragile.

Maximiser les intérêts nationaux sans décourager les investisseurs : le défi est posé.
 
Le Sénégal affiche une ambition budgétaire forte : transformer ses ressources en leviers de compétitivité. Mais cette ambition appelle des mécanismes clairs, des arbitrages transparents et une exécution rigoureuse.

 


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