Gestionnaires de l’énergie et élèves-éclaireurs : la nouvelle armée de la sobriété


Rédigé le 28 Octobre 2025 à 13:36 | 0 commentaire(s) modifié le 29 Octobre 2025 14:07

Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations… En savoir plus sur cet auteur

EMA - Le Sénégal franchit un cap vers la sobriété énergétique en installant 150 nouveaux gestionnaires et en lançant l’enseignement de l’économie d’énergie à l’école.


Hier, dans l’enceinte du Building administratif, le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, a donné le ton d’une nouvelle ère : celle d’une gestion sobre, responsable et citoyenne de l’énergie publique. Face à une consommation électrique galopante dans les administrations, le Sénégal choisit l’action structurée et la pédagogie de masse.

Ce jour-là, deux signaux forts ont été envoyés. D’abord, l’installation de la deuxième cohorte de gestionnaires de l’énergie, portant à 250 le nombre d’agents publics à former pour optimiser les usages énergétiques dans les bâtiments de l’État. Ensuite, le lancement officiel de l’enseignement de l’économie d’énergie dans les écoles élémentaires pilotes, du CE1 au CM2.

« L’engagement pour une meilleure maîtrise de l’énergie ne doit pas rester une intention, mais devenir une culture », a martelé le ministre.

Cette culture, le gouvernement entend l’ancrer dès l’enfance, tout en renforçant les capacités techniques des administrations. Les audits menés à Diamniadio ont déjà permis de cibler des gisements d’économies, avec des réductions de facture estimées à plus de 30 %. À cela s’ajoute le déploiement de plateformes digitales de gestion énergétique, notamment pour la climatisation, principal poste de consommation.

Mais c’est aussi par des gestes simples que le changement s’opère. Le ministre a ainsi lancé la 2ᵉ édition des “minutes sans éclairage”, prévue le jeudi 30 octobre 2025, entre 20h10 et 20h30. Objectif : éteindre trois lampes inutiles par foyer. Si 700 000 ménages participent, 38 MW pourraient être économisés — soit l’équivalent d’une centrale de 40 milliards FCFA.

Entre pilotage stratégique, mobilisation citoyenne et pédagogie scolaire, le Sénégal trace une trajectoire ambitieuse vers la souveraineté énergétique. Et ce sont les enfants, gestionnaires en herbe, qui pourraient bien en devenir les meilleurs ambassadeurs.


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