Le Sénégal sonne le ralliement ! La première édition des Journées nationales climat & développement s'est tenue les 27 et 28 octobre 2025 au Centre International des Congrès Abdou Diouf (CICAD) à Diamniadio. Placée sous le thème "Le climat, c'est l'affaire de tous !" , cette initiative marque un tournant décisif dans la gouvernance environnementale du pays.
Le ministre de l'Environnement et de la Transition écologique, Dr El Hadji Abdourahmane Diouf, a présidé la cérémonie d'ouverture. Il a souligné la nature historique de l'événement, organisé pour la première fois sous la coordination du premier ministre et sur instructions du président de la République.
L'enjeu : sauver des années de croissance
Pour le Sénégal, la lutte contre le changement climatique n'est pas une option, c'est une nécessité économique. Le Dr Diouf a insisté sur le fait que "le climat, la désertification et l'érosion côtière soient au cœur de l'agenda national" car "aucun secteur ne peut prospérer sans une maîtrise efficace de ces enjeux".
Les analyses macroéconomiques sont alarmantes :
Sans mesures d'adaptation, les pertes économiques annuelles pourraient atteindre 3 % à 4 % du PIB d'ici 2030 et 9,4 % d'ici 2050.
Ces pertes "effaceront des années de croissance du revenu par habitant".
Une seule année de sécheresse coûte déjà au Sénégal 500 millions de dollars, et les inondations annuelles environ 100 millions de dollars.
Heureusement, l'action produit des résultats : des mesures d'adaptation ciblées pourraient générer des gains de PIB de 2 % d'ici 2030.
Le financement au cœur de la stratégie
L'un des thèmes majeurs de ces journées est le financement de la lutte climatique. Le Sénégal, en partenariat avec le Groupe de la Banque mondiale , va travailler à la "mobilisation des financements à échelle pour la résilience climatique" , cherchant à déterminer la part du budget national et celle assurée par les bailleurs et partenaires internationaux.
Responsabilité élargie : chaque ministre est un acteur écologique
L'objectif de ces 48 heures de débats est clair : sensibiliser tous les ministères et acteurs nationaux à leurs responsabilités environnementales. Selon le ministre Diouf, "au-delà de leurs missions sectorielles, tous les ministères ont une compétence environnementale". La vision est de créer un cadre de vie serein et d'assurer que les générations futures héritent d'un environnement préservé.
L'événement a démontré une mobilisation totale : tous les ministres, le secteur privé et la société civile sont associés à cette dynamique pour une gestion environnementale inclusive et participative.
Le Sénégal ne veut pas que cet événement soit une simple rencontre. Le Dr Diouf a appelé à une "éducation citoyenne" où la responsabilité environnementale s'étend à l'espace public.
🚀 Cap sur Belém : un leader africain ambitieux
À quelques mois de la COP30 à Belém, au Brésil , le Sénégal renforce sa position pour devenir un pays moteur de l'action climatique en Afrique. Ces journées, traduisant l'engagement de faire du Sénégal un "modèle de résilience climatique et d'action concertée pour la planète" , posent les bases de réformes nécessaires pour une croissance productive, durable et inclusive. Si le Sénégal réussit, il sera respecté pour son leadership environnemental et climatique.