Nairobi-Belém : la justice fiscale au cœur des débats sur financement climatique mondial


Rédigé le 12 Novembre 2025 à 17:54 | 0 commentaire(s) modifié le 12 Novembre 2025 18:58


EMA - Alors que la COP30 bat son plein à Belém, au Brésil, une autre négociation cruciale se joue à Nairobi.


Les gouvernements y débattent de la future Convention fiscale des Nations Unies, avec un enjeu majeur : garantir une répartition équitable des droits d’imposition entre pays. Ce processus, souvent perçu comme technique, pourrait pourtant façonner le financement de l’action climatique pour les années à venir.

Une redistribution fiscale pour financer l’avenir

"Chaque année, près de 500 milliards de dollars échappent aux budgets publics à cause de la fraude fiscale des multinationales et des ultra-riches", souligne un communiqué de presse transmis à EMA. À l’inverse, des règles fiscales mondiales plus strictes pourraient générer jusqu’à 2 600 milliards de dollars par an, selon les estimations. Ces ressources permettraient de financer des solutions climatiques, des systèmes de soins, des écoles, et des emplois verts — autant de piliers d’une transition juste.

COP30 et Convention fiscale : deux processus interdépendants

Les négociations fiscales à Nairobi ne sont pas isolées. Elles sont étroitement liées à la COP30, où les États discutent de l’accélération de la lutte contre le changement climatique. Comme le souligne le communiqué, les décisions fiscales prises cette semaine pourraient débloquer les financements nécessaires à la mise en œuvre des engagements climatiques.

Six mesures fiscales pour une justice climatique

Lors de la conférence mondiale « Un climat pour le changement » à l’UNICAMP (Brésil), experts et militants ont proposé six actions fiscales clés à mettre en œuvre dès la COP30 :
Supprimer les subventions aux énergies fossiles et faire payer les pollueurs. Faire payer aux multinationales et aux ultra-riches leur véritable coût. Établir une Convention fiscale de l’ONU intégrant la justice climatique. Démocratiser le pouvoir fiscal et investir dans les infrastructures publiques. Utiliser la fiscalité pour éliminer progressivement les combustibles fossiles. Intégrer fiscalité, dette et climat dans un cadre mondial unique.
Citations fortes : fiscalité, droits humains et démocratie

Trois voix se détachent dans le communiqué :
Nina Stros (Greenpeace International) :
« Il est scandaleux que les populations subissent une crise qu’elles n’ont pas provoquée, tandis que les plus riches peuvent polluer et échapper à l’impôt. »
Sarah Saadoun (Human Rights Watch) :
« Ce n’est pas qu’un problème budgétaire, c’est une crise des droits humains. »
Alex Cobham (Tax Justice Network) :
« La démocratie est née de la lutte pour les droits fiscaux. Levez-vous et battez-vous pour nos droits fiscaux ! »

Une plateforme pour suivre les négociations en direct

Le communiqué annonce la mise en ligne d’une plateforme unique regroupant :
Le suivi en direct des négociations à Nairobi Une base de données des revendications des pays Un compteur en temps réel des pertes fiscales mondiales Des analyses, FAQ et ressources complémentaires
Conclusion : fiscalité et climat, une bataille commune

Les négociations fiscales à Nairobi ne sont pas un simple débat technique. Elles incarnent une bataille pour la souveraineté, la justice et la survie climatique. En alignant les règles fiscales mondiales sur les droits humains et les objectifs climatiques, les gouvernements ont l’opportunité de transformer le système.

Le monde est à la croisée des chemins. Et cette semaine, entre Belém et Nairobi, il pourrait choisir la voie d’une fiscalité juste au service du climat et du bien commun.
EMA


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