Le nouveau code minier : transparence et inclusion pour 2025
Le fondement de cette réforme est l'accélération de la finalisation et de l'adoption du nouveau projet de loi portant Code minier d'ici la fin de l'année 2025. Cette refonte vise à asseoir une gouvernance minière transparente, inclusive et durable.
Le nouveau code est attendu comme l'outil qui permettra de restructurer et transformer le secteur. La transparence exigera une clarté accrue dans l'octroi des titres et la publication des revenus. L'inclusivité garantira une meilleure prise en compte des intérêts et des retombées pour les populations locales, tandis que la durabilité imposera des normes environnementales plus strictes, notamment pour la réhabilitation des sites après exploitation.
L'impératif de souveraineté : maîtriser l'or et l'actionnariat
L'affirmation de la souveraineté économique est un axe fort de la nouvelle doctrine, illustré par deux mesures concrètes :
Le comptoir national de commercialisation de l'or : Le président de la République a instruit la mise en place effective d'un comptoir national de commercialisation de l’or, qu'il considère comme un "impératif de souveraineté". Cet organisme aura pour mission d'assurer l'exploitation optimale des ressources aurifères nationales en centralisant l'achat et la vente, garantissant ainsi une meilleure traçabilité des volumes et une collecte plus efficace des recettes fiscales, notamment auprès de l'exploitation artisanale.
Maîtrise stratégique de l’actionnariat : Il est également demandé de veiller à la maîtrise stratégique de l’actionnariat de l’État dans les entreprises minières privées. Il s'agit de garantir une participation étatique significative et active, permettant d'influencer les décisions de gouvernance et d'assurer une juste répartition des richesses générées. Parallèlement, l'accélération de la restructuration des sociétés publiques comme la SOMISEN et la MIFERSO vise à optimiser l'efficacité des acteurs publics dans ce nouveau paysage.
Le pôle industriel de Matam : transformation locale des phosphates
Pour passer de l'extraction à l'industrialisation, le chef de l'État a rappelé l'urgence de programmer le lancement du nouveau pôle industriel minier de la Région de Matam.
Ce pôle industriel est stratégiquement axé sur une meilleure valorisation des phosphates de Ndendory. L'objectif est clair : renforcer la transformation locale des ressources minières. Plutôt que d'exporter la matière première brute, le Sénégal mise sur la création d'usines de transformation sur place (potentiellement pour la production d'engrais et d'acide phosphorique). Ce faisant, le gouvernement cherche à augmenter la valeur ajoutée, à créer des emplois qualifiés et à consolider une industrie minière dynamique et intégrée dans la stratégie nationale.
Développement territorial durable : les fonds au service des collectivités
Le président de la République a souligné son attachement au développement territorial durable des zones d’exploitation minière, exigeant la poursuite de l'activation efficiente de deux mécanismes financiers cruciaux :
Le fonds de développement des collectivités territoriales : ce fonds doit assurer que les retombées financières de l'activité minière se traduisent directement par des projets sociaux et d'infrastructures pour les populations riveraines, réduisant ainsi les risques de tensions locales.
Le fonds de réhabilitation minière : c'est la garantie environnementale. Il doit être suffisamment doté pour financer la remise en état des sites miniers après la fin des opérations, assurant ainsi la durabilité écologique du territoire.
En conclusion, la nouvelle doctrine marque une volonté politique ferme d'utiliser le secteur minier non plus comme une simple source de revenus, mais comme un levier structurant pour l'industrialisation, la souveraineté et le développement équitable et durable du Sénégal. Le gouvernement est désormais sommé d'accélérer les travaux pour concrétiser ces engagements.
Qu'en sera-t-il ?