Une facture incompréhensible. Un compteur qui dysfonctionne. Une coupure prolongée sans explication. Pour des milliers de sénégalais, l’accès à l’énergie ne se résume pas à un branchement : c’est une relation parfois conflictuelle avec les opérateurs. Et quand le dialogue se rompt, il reste une voie : celle de la réclamation. C’est là que la régulation prend tout son sens.
La CRSE, arbitre des litiges énergétiques
La Commission de régulation du secteur de l’Énergie (CRSE) ne se contente pas de fixer des tarifs ou de contrôler les normes techniques. Elle est aussi le guichet de recours pour les consommateurs lésés. Son rôle : instruire les plaintes, arbitrer les litiges, et garantir que les droits des usagers soient respectés.
Cette question a été longuement discutée par les membres du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES), à la suite de la présentation d’Aliou Ndao, faite lors de l’atelier de formation au profit de ces professionnels de l’information.
Une procédure encadrée, mais méconnue
Le dépôt d’une réclamation auprès du Comité de règlement des différends (CRD) de la CRSE est gratuit. Le consommateur peut saisir la Commission par courrier, mail ou formulaire en ligne. Une fois la plainte reçue :
La CRSE instruit le dossier dans un délai maximal de 60 jours. Elle privilégie une procédure amiable, en sollicitant l’opérateur concerné. Si la médiation échoue, elle peut diligenter une enquête et proposer des sanctions. La CRSE, arbitre des litiges énergétiques
La Commission de régulation du secteur de l’Énergie (CRSE) ne se contente pas de fixer des tarifs ou de contrôler les normes techniques. Elle est aussi le guichet de recours pour les consommateurs lésés. Son rôle : instruire les plaintes, arbitrer les litiges, et garantir que les droits des usagers soient respectés.
Cette question a été longuement discutée par les membres du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES), à la suite de la présentation d’Aliou Ndao, faite lors de l’atelier de formation au profit de ces professionnels de l’information.
Une procédure encadrée, mais méconnue
Le dépôt d’une réclamation auprès du Comité de règlement des différends (CRD) de la CRSE est gratuit. Le consommateur peut saisir la Commission par courrier, mail ou formulaire en ligne. Une fois la plainte reçue :
Chaque opérateur (Senelec, CER, distributeurs de gaz) est tenu de tenir un registre des réclamations, accessible à la CRSE.
Des chiffres muets
En 2024, la CRSE a fait état de traitement de plusieurs centaines de plaintes, dont :
Des contestations de factures (erreurs de relevé, index incohérents). Des demandes de vérification de compteur. Des dénonciations de coupures abusives ou prolongées. Des litiges liés à des retards de raccordement ou de dépannage. Des chiffres muets
En 2024, la CRSE a fait état de traitement de plusieurs centaines de plaintes, dont :
Mais ces chiffres restent confidentiels, faute de publication régulière. Une lacune qui nuit à la transparence du dispositif. Interpelé sur les derniers mis à jour du nombre des réclamations, M. Ndao a avancé un d’une dizaine qui semble être très insuffisant par rapport à la taille du portefeuille clientèle.
Les limites du système
Malgré son importance, le traitement des réclamations souffre de plusieurs faiblesses :
Méconnaissance du dispositif par les usagers, surtout en zones rurales. Lenteurs administratives dans l’instruction des dossiers. Manque de visibilité sur les sanctions réellement appliquées aux opérateurs. Absence de statistiques publiques sur les types de plaintes et leur résolution. Les limites du système
Malgré son importance, le traitement des réclamations souffre de plusieurs faiblesses :
La régulation citoyenne ne peut fonctionner sans transparence et accessibilité.
Une régulation à hauteur d’usager
Pour que le traitement des réclamations devienne un véritable levier de confiance, plusieurs pistes s’imposent :
Créer une plateforme numérique dédiée, simple et multilingue. Publier chaque trimestre un baromètre des plaintes : nombre, typologie, délais, sanctions. Renforcer la présence territoriale de la CRSE, via des relais régionaux ou des partenariats avec les collectivités. Former les journalistes économiques à la vulgarisation des droits des consommateurs. Une régulation à hauteur d’usager
Pour que le traitement des réclamations devienne un véritable levier de confiance, plusieurs pistes s’imposent :
La régulation ne se joue pas seulement dans les bureaux de la CRSE ou les tableaux tarifaires. Elle se joue dans les foyers, les quartiers, les agences. Elle se joue chaque fois qu’un citoyen ose dire : « Je ne suis pas d’accord. »
Le traitement des réclamations est le thermomètre de la confiance. Et pour que cette confiance existe, il faut que les règles soient claires, les recours accessibles, et les décisions visibles.
La CRSE a les outils. Le COJES a les relais. Ensemble, ils peuvent faire de la réclamation non pas une plainte isolée, mais un acte citoyen au cœur de la régulation énergétique.
Le traitement des réclamations est le thermomètre de la confiance. Et pour que cette confiance existe, il faut que les règles soient claires, les recours accessibles, et les décisions visibles.
La CRSE a les outils. Le COJES a les relais. Ensemble, ils peuvent faire de la réclamation non pas une plainte isolée, mais un acte citoyen au cœur de la régulation énergétique.