transition énergétique au sénégal : instaurer une gouvernance robuste et d'un leadership fort pour tirer meilleur profit du partenariat


Rédigé le 21 Juin 2025 à 20:30 | 0 commentaire(s) modifié le 26 Juin 2025 17:24


(Equonet Energies-Dakar) - La réussite du partenariat pour une transition énergétique juste dépendra de l'instauration d'une gouvernance robuste et d'un leadership fort, au plus haut niveau de l'État.


À l'initiative du Natural Resource Governance Institute (NRGI), une table ronde multi-acteurs s'est tenue ce jeudi 19 juin à Dakar, sur le thème : « Transition énergétique juste : quelle gouvernance du JETP voulons-nous bâtir ensemble ? ». L'objectif : réfléchir à une gouvernance inclusive, transparente et efficace du Partenariat pour une Transition Énergétique Juste (JETP), signé par le Sénégal en 2023.
 
Le Sénégal est devenu le quatrième pays à s'engager dans un JETP après l'Afrique du Sud, l'Indonésie et le Vietnam. Ce partenariat, d'une valeur de 2,5 milliards d'euros, vise à faire passer la part des énergies renouvelables à 40 % du mix électrique national d'ici 2030. Une opportunité stratégique pour réformer le secteur de l'énergie et poser les bases d'un développement durable.
 
Au nom du NRGI, Aïda Diop a rappelé que « de nombreuses transitions sont en cours pour abandonner progressivement les énergies fossiles au profit de sources plus durables ». Elle a souligné que le JETP représente « une opportunité claire pour accompagner le Sénégal dans sa trajectoire énergétique plus sobre et plus équitable ».
 
Elle a mis en évidence le contexte mondial incertain : « Les quatre pays signataires du JETP attendent ensemble plus de 46 milliards de dollars de financements. Pour le Sénégal, ce sont 2,5 milliards d'euros sur les trois à cinq premières années. »
 
Tout en saluant cette opportunité, elle a rappelé que « la réussite du partenariat dépendra de l'instauration d'une gouvernance robuste et d'un leadership fort, au plus haut niveau de l'État ». Elle a aussi appelé à une « communication inclusive et transparente », jugeant que « le grand public n'est pas suffisamment informé de l'état d'avancement du JETP ».
 
Selon elle, « le futur plan d'investissement, pierre angulaire de la mise en œuvre du JETP, n'est toujours pas accessible au public », insistant sur la nécessité de « renforcer le dialogue entre acteurs pour tirer pleinement parti des opportunités de cette transition ».
 
Représentant la Plateforme des Acteurs de la Société Civile pour une Transition Énergétique Juste (PACTEJ), Fatima Diallo a insisté sur l'impératif d'inclusivité : « La transition énergétique ne peut être exclusive, elle doit être partagée et portée par toutes les parties prenantes. »
 
Elle a salué l'intégration de PACTEJ dans les organes de gouvernance du JETP, tout en avertissant : « Une transition sans les femmes rurales, sans les agriculteurs, les pêcheurs impactés par les projets gaziers et pétroliers, sans les jeunes porteurs d'initiatives locales, ne saurait résoudre la fracture énergétique. »
 
Elle a plaidé pour « une institutionnalisation du dialogue entre acteurs sincères, un accès équitable à l'information technique et financière, et une reconnaissance formelle de la société civile comme acteur stratégique ».
 
Pour sa part, le représentant du ministère de l'Énergie, du Pétrole et des Mines, Yaya Badiane, a réaffirmé l'alignement du JETP avec la stratégie nationale : « L'État du Sénégal impulse les mesures nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. » Il a rappelé que « la justice sociale mène à la solidarité énergétique » et que la transition doit permettre un accès universel à une énergie propre, abordable et disponible sur tout le territoire.
 
Prenant la parole au nom de la Commission du développement durable et de la transition écologique de l'Assemblée nationale, un parlementaire a martelé : « Il n'y aura pas de transition énergétique juste sans une gouvernance forte, cohérente et partagée. »
 
Il a défendu une gouvernance fondée sur l'anticipation, la participation de toutes les parties prenantes, et la transparence : « Le citoyen a le droit de savoir comment le choix énergétique affecte sa vie et son avenir. »
 
Les acteurs présents ont formulé plusieurs recommandations :
 
Créer un cadre de concertation permanent entre ministères, partenaires techniques et financiers ;
 
Intégrer systématiquement la dimension sociale dans les décisions relatives au mix énergétique ;
 
Renforcer les capacités des parlementaires, du secteur privé et de la société civile pour assurer un contrôle citoyen ;
 
Rendre public et accessible le futur plan d'investissement du JETP, garant de la transparence et de la redevabilité ;
 
Promouvoir une communication ouverte avec les populations locales.
 
En somme, cette table ronde a mis en évidence la nécessité d'une gouvernance partagée pour faire du JETP un levier de transformation durable. « Il est crucial de renforcer le dialogue, d'échanger sur les enjeux et de tirer les leçons afin de faire du JETP une réussite collective », a conclu Aïda Diop.
 
 
Alioune Badara Diatta


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