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PI-SPI : trois voix pour une révolution silencieuse des paiements en Afrique de l’Ouest


Rédigé le 30 Septembre 2025 à 19:12 | 0 commentaire(s) modifié le 30 Septembre 2025 - 20:21

Massamba Ndakhté Gaye
Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations... En savoir plus sur cet auteur

EMA - L'ambition est de faire de la Plateforme Interopérable du Système de Paiement Instantané (PI-SPI) un levier de transformation économique, sociale et technologique.


Ce jour-là, 30 septembre 2025, dans l’amphithéâtre feutré de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO), les mots ont porté plus loin que les murs. Trois voix, trois angles, une même ambition : faire de la Plateforme Interopérable du Système de Paiement Instantané (PI-SPI) un levier de transformation économique, sociale et technologique pour l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Une infrastructure née d’un pari audacieux

Le gouverneur Jean-Claude Kassi Brou a donné le ton avec une déclaration qui résonne comme un manifeste : "PI-SPI est une œuvre régionale, conçue et développée en interne par les ingénieurs de la BCEAO. Pas d’externalisation, pas de dépendance. Juste une volonté affirmée de souveraineté numérique."

« Nous avons mobilisé nos jeunes talents, guidés par les équipes de la Banque Centrale. Leur engagement et leur professionnalisme sont exemplaires. »

Au-delà de la prouesse technique, PI-SPI promet une fluidité inédite : virements instantanés entre banques, fintechs, microfinances et portefeuilles électroniques, 24h/24, 7j/7, dans tous les pays de l’Union. Une révolution silencieuse, mais structurante.

Le secteur bancaire en ordre de marche

Dans son allocution, le président de la FAPBEF-UEMOA, Guy-Martial AWONA, représentant les institutions financières, a pris un ton mobilisateur. Pour lui, PI-SPI est plus qu’un outil : c’est une réponse aux défis d’exclusion, de lenteur et de fragmentation qui freinent la bancarisation.

« L’interopérabilité, ce n’est pas seulement une innovation technologique. C’est une réponse aux défis d’exclusion et de lenteur. »

Il appelle à une appropriation collective, à une montée en compétence des institutions encore en phase préparatoire, et à une adoption massive par les usagers. L’interopérabilité devient ici un projet de société.

Le Sénégal, laboratoire de l’inclusion numérique

Enfin, Cheikh Diba, ministre sénégalais des Finances et du Budget, a inscrit PI-SPI dans les grandes orientations du pays : digitalisation des services publics, inclusion financière, transparence des flux. Il voit dans la plateforme un catalyseur de modernisation de l’action publique.

« PI-SPI renforce la confiance, la rapidité et la sécurité des transactions entre l’État et les citoyens. »

Le Sénégal entend utiliser PI-SPI pour verser salaires, bourses, aides sociales, mais aussi pour améliorer le recouvrement fiscal et douanier. Une campagne de sensibilisation inclusive est annoncée, pour que chaque citoyen s’approprie ce nouvel outil.
 
Une convergence stratégique

Trois discours, trois angles, mais une même ligne de fond : PI-SPI est un projet d’intégration régionale, d’innovation souveraine et d’inclusion économique. Il redéfinit les usages, les rôles et les ambitions du paiement en Afrique de l’Ouest.

PI-SPI n’est pas un simple outil bancaire. C’est une brique de la transformation sectorielle.



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