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De l'Afrique à Séville : les communautés réclament la justice financière pour faire face à la crise climatique


Rédigé le 2 Juillet 2025 à 14:10 | 0 commentaire(s) modifié le 6 Juillet 2025 - 20:00


(Equonet Energies -Dakar) - Le système financier mondial n'est pas seulement en panne, il bloque activement la voie vers la justice climatique, estiment les militants africains et les dirigeants communautaires.


Alors que les dirigeants financiers les plus puissants du monde se réunissent à Séville cette semaine pour la Conférence des Nations Unies sur le financement du développement (FfD), les militants africains et les dirigeants communautaires de première ligne le disent clairement : "le système financier mondial n'est pas seulement en panne, il bloque activement la voie vers la justice climatique", déclarent-ils dans un communiqué de presse transmis à Equonet Energies

Le webinaire d'aujourd'hui, intitulé « Dette, dollars et crise climatique » , organisé par 350Africa.org, a réuni des organisateurs, des universitaires et des défenseurs du climat venus de toute l'Afrique et d'ailleurs. Le débat a envoyé un message fort : le véritable obstacle au progrès n'est pas le manque d'argent, mais un système qui protège les richesses des élites tout en privant les solutions venant des acteurs de terrain.

Les intervenants ont expliqué comment des structures financières obsolètes et abusives, ancrées dans la dette coloniale, les subventions aux énergies fossiles et l'austérité, continuent d'enfermer les pays africains dans des cycles de dépendance et de sous-développement. Alors que les géants des énergies fossiles et les milliardaires s'enrichissent, les communautés confrontées aux vagues de chaleur, aux inondations et aux déplacements de population se voient refuser le soutien financier de base dont elles ont besoin pour s'adapter et prospérer. Pourtant, sur tout le continent, les communautés n'attendent pas d'être secourues. Elles conçoivent et mettent en œuvre des solutions énergétiques plus propres, plus justes et plus démocratiques. Dans la région sud-africaine de Sekhukhune, où l'exploitation minière a longtemps exploité les richesses et laissé la pauvreté derrière elle, les communautés ont construit un modèle de système d'énergie renouvelable géré par la société. Ce système est prêt à être déployé à grande échelle, avec un fort soutien local, mais le financement reste hors de portée.

« Nos communautés ont fait le travail. Nous avons mené des recherches, noué des partenariats et développé un modèle énergétique viable, axé sur la justice et l'appropriation. Mais sans financement accessible, des projets comme le nôtre sont bloqués, non pas parce qu'ils sont irréalisables, mais parce que le système refuse de soutenir des solutions qu'il ne contrôle pas », a déclaré Ferron Pedro, chargé de campagne principal chez 350Africa.org.

La discussion a également porté sur la manière dont une fiscalité progressive sur les grandes fortunes, de plus en plus soutenue en Europe et dans les pays du Sud, pourrait générer des milliers de milliards de dollars pour financer les énergies renouvelables, l'adaptation au changement climatique et la protection sociale. Parallèlement, un mouvement croissant réclame un mécanisme piloté par l'ONU pour annuler les dettes injustes, permettant ainsi aux pays du Sud d'investir dans leurs populations et leur avenir au lieu de payer des intérêts sur des prêts fondés sur l'exploitation. Il ne s'agit pas d'une crise financière, mais d'une crise de justice. L'argent existe, mais la volonté politique fait défaut. On demande aux pays africains de se serrer la ceinture, tandis que les entreprises du secteur des combustibles fossiles reçoivent des financements publics, et que les milliardaires paient des impôts moins élevés que les infirmières ou les enseignants.

Alors que le sommet de Séville entre dans sa phase finale, 350Africa.org et ses alliés appellent les gouvernements à agir avec audace. Le monde ne peut se permettre un autre sommet fait de promesses creuses. Les dirigeants doivent cesser de défendre un système défaillant et s'engager plutôt en faveur de réformes significatives qui accordent la priorité aux populations et à la planète.

L'Afrique se mobilise pour apporter des solutions. Il est temps que la finance mondiale se mobilise pour les concrétiser.

Equonet Energies



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