Dakar, épicentre d'une nouvelle doctrine africaine
L'ouverture du sommet MSGBC Oil, Gas & Power 2025 à Dakar par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye marque un tournant non seulement pour le bassin Mauritanie-Sénégal-Gambie-Guinée-Bissau-Guinée (MSGBC), mais pour l'ensemble du continent.
Le thème, « Propulsons une Afrique unie », n'est pas qu'une formule d'usage ; il est le socle d'une nouvelle doctrine économique qui refuse la marginalité et exige la maîtrise du destin africain.
L'analyse du discours présidentiel révèle une stratégie audacieuse : utiliser les ressources fossiles découvertes comme un « tremplin » pour financer une transition énergétique juste et accélérée.
L'impératif d'une "Transition Juste" : les hydrocarbures, un moyen, pas une fin
Le défi majeur du MSGBC réside dans la conciliation de l'exploitation de ses nouvelles ressources gazières et pétrolières avec la pression mondiale en faveur de la décarbonation. Le président Faye a clarifié la position africaine : le continent soutient la transition, mais elle « doit être juste, équitable et adaptée à nos réalités ».
La clé de lecture est ici : les hydrocarbures ne sont pas vus comme un objectif à long terme, mais comme un instrument de financement immédiat et stratégique. Ce "tremplin" est censé atteindre deux objectifs cruciaux :
Le thème, « Propulsons une Afrique unie », n'est pas qu'une formule d'usage ; il est le socle d'une nouvelle doctrine économique qui refuse la marginalité et exige la maîtrise du destin africain.
L'analyse du discours présidentiel révèle une stratégie audacieuse : utiliser les ressources fossiles découvertes comme un « tremplin » pour financer une transition énergétique juste et accélérée.
L'impératif d'une "Transition Juste" : les hydrocarbures, un moyen, pas une fin
Le défi majeur du MSGBC réside dans la conciliation de l'exploitation de ses nouvelles ressources gazières et pétrolières avec la pression mondiale en faveur de la décarbonation. Le président Faye a clarifié la position africaine : le continent soutient la transition, mais elle « doit être juste, équitable et adaptée à nos réalités ».
La clé de lecture est ici : les hydrocarbures ne sont pas vus comme un objectif à long terme, mais comme un instrument de financement immédiat et stratégique. Ce "tremplin" est censé atteindre deux objectifs cruciaux :
- Accès universel à l'électricité : combler le déficit énergétique structurel de l'Afrique.
- Accélération du renouvelable : financer directement le déploiement massif des énergies renouvelables et l'accès aux technologies nouvelles.
Cette approche, souvent appelée "approche pragmatique", est une riposte directe aux politiques occidentales qui appellent à l'abandon immédiat des combustibles fossiles, sans toujours proposer des mécanismes de compensation adaptés aux besoins de développement et d'industrialisation du continent.
L'intégration régionale comme gage de souveraineté
Pour que les hydrocarbures servent réellement de tremplin, leur gestion doit être mutualisée et souveraine. L'insistance sur la nécessité de construire un marché énergétique intégré, d'harmoniser les politiques et de mutualiser les infrastructures est une reconnaissance du fait que la fragmentation est une vulnérabilité.
Le projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA) entre le Sénégal et la Mauritanie est l'exemple parfait d'une coopération réussie. Son succès démontre que l'Afrique peut « concevoir, financer et livrer des projets transfrontaliers complexes ». En étendant cette dynamique à des « corridors énergétiques » et des « plateformes industrielles d’envergure », la région cherche à peser davantage dans les arbitrages mondiaux.
Dans cette optique, le rôle des institutions panafricaines est stratégique : l'Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO) et la Chambre africaine de l'énergie sont perçues comme les « garantes de notre souveraineté » et les « catalyseurs de financements africains pour des projets africains ».
L'exigence de transparence et le contenu local, pilier de la prospérité
Le discours du président Faye a mis l'accent sur l'impératif éthique et économique :
- Gestion transparente : Assurer une « gestion durable et transparente des revenus ». C'est une réponse aux craintes historiques de "malédiction des ressources" qui ont vu les revenus des matières premières profiter aux élites plutôt qu'aux peuples.
- Contenu local : Promouvoir le contenu local en offrant un cadre propice à l'essor des entreprises africaines. L'objectif est clair : l'investissement ne doit pas être une simple extraction, mais doit mener à la création d'emplois, le développement d'industries compétitives et l'émergence d'innovations.
L'appel aux investisseurs est donc assorti d'une condition : ils doivent participer à une œuvre « plus grande ». Le président Diomaye insiste : « Chaque projet pétrolier, gazier ou énergétique doit être une opportunité pour nos peuples ».
Le passage de la promesse à la puissance
Le sommet MSGBC 2025 à Dakar n'est pas une simple rencontre sectorielle, c'est la formalisation d'une stratégie de développement énergétique endogène. L'Afrique affirme une position de puissance : elle ne demande plus la permission d'exploiter ses ressources, mais établit les conditions de son partenariat.
L'analyse des alliances stratégiques proposées — gaz au solaire, pétrole à l'hydrogène et au nucléaire — révèle une vision d'un futur énergétique stable, diversifié et souverain. La réussite de cette stratégie africaine reposera sur deux facteurs : la capacité des États du MSGBC à maintenir leur coopération et leur transparence, et la volonté des partenaires mondiaux de reconnaître et de soutenir cette souveraineté à double vitesse plutôt que de l'entraver au nom de la seule transition écologique globale.

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