Connectez-vous S'inscrire
Energie & Mines Afrique


Programme mines du Master Plan 2025–2034 : chiffres, enjeux et comparaisons régionales


Rédigé le 17 Novembre 2025 à 17:59 | 0 commentaire(s) modifié le 17 Novembre 2025 - 18:22

Massamba Ndakhté Gaye
Ndakhté M. GAYE est un journaliste d'investigation engagé dans le suivi citoyen des obligations... En savoir plus sur cet auteur

EMA - Au-delà du narratif, les chiffres et les comparaisons régionales permettent de mesurer l’ampleur des défis et des opportunités.


Le Programme mines du master plan 2025–2034 ambitionne de transformer un secteur longtemps sous-valorisé en moteur industriel. Au-delà du narratif, les chiffres et les comparaisons régionales permettent de mesurer l’ampleur des défis et des opportunités.
 

Gouvernance et réglementation : un enjeu de crédibilité
  • Poids actuel du secteur : 4,5 % du PIB, malgré près d’un tiers des exportations.
  • Contrats miniers : la révision vise à aligner le Sénégal sur les standards de transparence adoptés par des pays comme le Botswana, reconnu pour sa gouvernance minière.
  • Service géologique national : son renforcement est crucial pour rattraper le retard par rapport à des voisins comme le Ghana, qui dispose d’institutions solides pour encadrer l’orpaillage et l’exploitation industrielle.
👉 Enjeu : crédibiliser le Sénégal sur les marchés internationaux et sécuriser les retombées locales.
 

Valeur ajoutée locale : combler le déficit de transformation
  • Phosphates-engrais :
    • Besoin national : 600 000 tonnes/an.
    • Consommation actuelle : 150 000 tonnes/an → déficit de 450 000 tonnes.
    • 90 % de l’acide phosphorique produit par les ICS est exporté vers l’Inde.
    • Comparaison : le Maroc, via l’OCP, a bâti une industrie intégrée qui exporte des engrais transformés, générant une forte valeur ajoutée.
  • Matériaux de construction :
    • Plus de 50 % des besoins sont importés.
    • Potentiel local : calcaire, basalte, argile.
    • Comparaison : le Nigéria a développé une industrie cimentière robuste, réduisant sa dépendance aux importations.
  • Hub minier de Kédougou :
    • Potentiel : fer de Falémé, or, bauxite.
    • Défi : infrastructures lourdes (rails, énergie).
    • Comparaison : la Guinée a structuré ses hubs miniers autour de la bauxite, attirant des investissements internationaux.
Enjeu : passer d’une économie d’export brut à une économie de transformation locale, compétitive et souveraine.
 

Formation et innovation : combler le déficit de compétences
  • Thiès : création d’un campus minier et géologique.
  • Partenariats internationaux : certifications et échanges de savoir-faire.
  • Innovation : incubateurs pour start-ups locales.
  • Comparaison : l’Afrique du Sud a bâti une filière académique et technologique autour des mines, exportant son expertise dans toute la région.
Enjeu : former une nouvelle génération de techniciens et ingénieurs capables de porter
la transformation industrielle.
 

Filières stratégiques : quatre moteurs
  • Phosphates-engrais : enjeu de souveraineté alimentaire, dans un pays où 27,9 % des ménages souffrent d’insécurité alimentaire.
  • Matériaux de construction : enjeu d’urbanisation durable, avec une population urbaine en forte croissance.
  • Fer/métallurgie : enjeu d’industrialisation, avec le gisement de Falémé comme ressource clé.
  • Métaux précieux (or) : enjeu de formalisation et de traçabilité, face à l’exploitation illégale et aux impacts environnementaux.
Enjeu : chaque filière devient un pilier de la Vision 2050, avec un impact direct sur l’agriculture, l’urbanisation et l’industrialisation.
 

Projets critiques : impulsion immédiate
  • Pôle Phosphate-Engrais de Matam : projet structurant pour l’agriculture et la souveraineté alimentaire.
  • Renforcement du Service Géologique National : projet clé pour la gouvernance et la durabilité.
 
🖋️ Note analytique EMA

Le Programme Mines révèle un contraste fort : abondance de ressources mais déficit de transformation. En comparant le Sénégal à des pays comme le Maroc (phosphates), le Nigéria (ciment), la Guinée (bauxite) ou l’Afrique du Sud (formation minière), on mesure l’écart à combler. Le Master Plan 2025–2034 trace une voie ambitieuse : transformer ce retard en opportunité, et faire du Sénégal un hub minier et métallurgique régional à l’horizon 2050.



Actualités sectorielles | Energies | Pétrole | Gaz | 📊 Analyses & Dossiers | Contenu local | Terrain & communautés | Bénéficiaires effectifs | Tribunes & expertises | Innovation & numérique | Investissements & marchés | 💡Guides pratiques | EcoFinance | Agenda & événements | Technologie | Finance | Environnement | Contribution | Donneurs | Conseil des Ministres | Nominations | Bénéficiaires effectifs | Economie & Finance | Mines | Electricité | Magazine