Le Programme mines du master plan 2025–2034 ambitionne de transformer un secteur longtemps sous-valorisé en moteur industriel. Au-delà du narratif, les chiffres et les comparaisons régionales permettent de mesurer l’ampleur des défis et des opportunités.
Gouvernance et réglementation : un enjeu de crédibilité
- Poids actuel du secteur : 4,5 % du PIB, malgré près d’un tiers des exportations.
- Contrats miniers : la révision vise à aligner le Sénégal sur les standards de transparence adoptés par des pays comme le Botswana, reconnu pour sa gouvernance minière.
- Service géologique national : son renforcement est crucial pour rattraper le retard par rapport à des voisins comme le Ghana, qui dispose d’institutions solides pour encadrer l’orpaillage et l’exploitation industrielle.
👉 Enjeu : crédibiliser le Sénégal sur les marchés internationaux et sécuriser les retombées locales.
Valeur ajoutée locale : combler le déficit de transformation
- Phosphates-engrais :
- Besoin national : 600 000 tonnes/an.
- Consommation actuelle : 150 000 tonnes/an → déficit de 450 000 tonnes.
- 90 % de l’acide phosphorique produit par les ICS est exporté vers l’Inde.
- Comparaison : le Maroc, via l’OCP, a bâti une industrie intégrée qui exporte des engrais transformés, générant une forte valeur ajoutée.
- Matériaux de construction :
- Plus de 50 % des besoins sont importés.
- Potentiel local : calcaire, basalte, argile.
- Comparaison : le Nigéria a développé une industrie cimentière robuste, réduisant sa dépendance aux importations.
- Hub minier de Kédougou :
- Potentiel : fer de Falémé, or, bauxite.
- Défi : infrastructures lourdes (rails, énergie).
- Comparaison : la Guinée a structuré ses hubs miniers autour de la bauxite, attirant des investissements internationaux.
Enjeu : passer d’une économie d’export brut à une économie de transformation locale, compétitive et souveraine.
Formation et innovation : combler le déficit de compétences
- Thiès : création d’un campus minier et géologique.
- Partenariats internationaux : certifications et échanges de savoir-faire.
- Innovation : incubateurs pour start-ups locales.
- Comparaison : l’Afrique du Sud a bâti une filière académique et technologique autour des mines, exportant son expertise dans toute la région.
Enjeu : former une nouvelle génération de techniciens et ingénieurs capables de porter
la transformation industrielle.
la transformation industrielle.
Filières stratégiques : quatre moteurs
- Phosphates-engrais : enjeu de souveraineté alimentaire, dans un pays où 27,9 % des ménages souffrent d’insécurité alimentaire.
- Matériaux de construction : enjeu d’urbanisation durable, avec une population urbaine en forte croissance.
- Fer/métallurgie : enjeu d’industrialisation, avec le gisement de Falémé comme ressource clé.
- Métaux précieux (or) : enjeu de formalisation et de traçabilité, face à l’exploitation illégale et aux impacts environnementaux.
Enjeu : chaque filière devient un pilier de la Vision 2050, avec un impact direct sur l’agriculture, l’urbanisation et l’industrialisation.
Projets critiques : impulsion immédiate
- Pôle Phosphate-Engrais de Matam : projet structurant pour l’agriculture et la souveraineté alimentaire.
- Renforcement du Service Géologique National : projet clé pour la gouvernance et la durabilité.
🖋️ Note analytique EMA
Le Programme Mines révèle un contraste fort : abondance de ressources mais déficit de transformation. En comparant le Sénégal à des pays comme le Maroc (phosphates), le Nigéria (ciment), la Guinée (bauxite) ou l’Afrique du Sud (formation minière), on mesure l’écart à combler. Le Master Plan 2025–2034 trace une voie ambitieuse : transformer ce retard en opportunité, et faire du Sénégal un hub minier et métallurgique régional à l’horizon 2050.
Le Programme Mines révèle un contraste fort : abondance de ressources mais déficit de transformation. En comparant le Sénégal à des pays comme le Maroc (phosphates), le Nigéria (ciment), la Guinée (bauxite) ou l’Afrique du Sud (formation minière), on mesure l’écart à combler. Le Master Plan 2025–2034 trace une voie ambitieuse : transformer ce retard en opportunité, et faire du Sénégal un hub minier et métallurgique régional à l’horizon 2050.

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